Propos illuminés ou synthèse clairvoyante ? C'est le genre de questions que l'on est en droit de se poser après lecture de Grossesse, hormones et ostéopathie. C'est également la question que je me suis longuement posée et qui m'a fait grandement hésiter à entreprendre la rédaction de cet ouvrage. Encore à l'heure actuelle, lorsque débute chaque conférence où je dois intervenir, je suis assailli par les mêmes affres, les mêmes doutes. Ainsi, bien souvent, j'aimerais, alors qu'arrive le moment de prendre la parole, disparaître dans un trou de termite (c'est bien plus petit et beaucoup plus discret qu'un trou de souris…). Puis au fur et à mesure de l'exposé je me libère, porté par la conviction liée à mon expérience quotidienne de 20 ans qui me donne des ailes. L'envie de faire partager les fruits de cette expérience et d'adresser également des avertissements, à celles ou ceux qui ont une écoute non filtrée par des à priori ou des idées préconçues, est la plus forte et la meilleure des motivations.
Certaines notions exposées dans Grossesse, hormones et ostéopathie sont forcément surprenantes et probablement novatrices, ou en tout cas différentes des concepts en cours actuellement. Je me suis longuement interrogé : « Pourquoi moi ? De quel droit puis-je m'autoriser à faire état d'un semblant de découverte ou me permettre d'affirmer et d'exposer de quelconques principes novateurs ? »
En fait, si la cartographie de notre bonne vieille planète Terre est à présent bien achevée depuis les explorations poussées des moindres recoins de la Papouasie, des méandres de l'Orénoque ou des tréfonds de l'Amazonie, je demeure persuadé que la découverte des mystères du corps humain, ainsi que des principes de vie et de physiologie qui l'animent nous ménagent encore bien des surprises et des ébahissements.
A ce sujet, nous pouvons citer une légende, comme d'habitude ou comme bien souvent, son origine se perd dans la nuit des temps et dans le mélange et la confusion des civilisations (c'est certainement une excuse pour dire que ma mémoire baisse…), est-elle hindoue ? Papoue ? Zouloue ? Bien d'chez nous ? Cela n'a pas grande importance, ce qui compte c'est le message qu'elle nous adresse.
Lorsque les Dieux, déçus par le comportement des hommes, décidèrent de se retirer de la terre, ils se concertèrent longuement pour savoir où ils pourraient cacher les clefs du bonheur et de la longévité. Le premier suggéra : "Au sommet de la plus haute montagne ?" La plupart s'exclamèrent : « Oh non ! Ils ne tarderont pas à y accéder, ce qui ne prouvera pour autant aucunement leur valeur ou une quelconque maturité ». Les autres propositions fusèrent et furent passées en revue : les grandes fosses des plus profonds océans, le centre du globe terrestre ou même la surface de l'astre lunaire. Tous furent d'accord pour reconnaître que la conquête de ces endroits ne prouverait en rien la capacité des hommes à accéder à plus de sagesse et de raison.
Ils finirent par se mettre d'accord pour cacher ces clefs magiques à l'intérieur de l'homme lui-même, sachant que c'était de toute évidence l'endroit où il aurait le plus de mal à les trouver.
Sympa comme légende, non ?
En conséquence de quoi, notre bonne vieille société occidentale qui cherche vainement et fébrilement les plantes magiques, sensées créer les médicaments miracles de demain, au sommet de la canopée des forêts primaires du bassin de l'Amazone ou dans les replis des Tsingy de Madagascar, devrait investir davantage dans la prévention, avec comme premier objectif l'éducation des mentalités de façon à ce que chacun se sente responsable de son potentiel de santé inné, potentiel réel mais ô combien fragile, et que chaque individu sache qu'avant de vouloir se protéger à tout prix contre toutes les maladies, surtout les plus imaginaires, il convient d'abord d'apprendre à ne pas se nuire et surtout d'éviter toutes ces insidieuses pollutions liées à notre environnement, à notre alimentation ainsi qu'à des absorptions excessives de principes chimiques non indispensables.